Agriculture de proximité

Il existe une demande des consommateurs pour plus de produits alimentaires locaux. C’est une tendance mondiale pour une agriculture de proximité en réaction aux excès ultralibéraux de la mondialisation.

Agriculture de proximité: favoriser les circuits courts marchands

Cette tendance pour les produits régionaux signifie que les consommateurs veulent des aliments locaux au lieu de, par exemple, un poulet congelé qui a traversé environ la moitié du monde, produit en Chine, pour finir dans nos assiettes. Mais les producteurs favorisent les circuits courts commerciaux également de leur propre initiative pour des raisons écologiques, culturelles et financières. Cependant, précisons le sens et les implications des « circuits courts »:

• Les circuits courts ne signifient pas une courte distance géographique. Par contre, ils signifient très peu ou pas d’intermédiaires entre les producteurs et les consommateurs.

• Les ventes en ligne peuvent appartenir à la catégorie « circuits courts ». Par exemple, http://espace-terroir.ch

• La consommation de produits locaux a un bon impact écologique : elle réduit le transport des aliments.

• En France l’ancien « Ministre du redressement productif », Arnaud Montebourg, s’est battu contre la délocalisation des activités industrielles et agricoles. Il a promu la production locale. D’autres hommes politiques lui ont emboîté le pas.

• Ainsi, certaines politiques de l’UE valorisent des activités qui ne peuvent pas être délocalisées car elles sont liées à des ressources et à un savoir-faire spécifique d’un « sol ».

Les circuits courts marchands favorisent une production durable et une consommation responsable. Ils répondent aux besoins de la notion de « produits du terroir », l’authenticité et la tradition.

Ventes directes et coopératives de production

Ce qui émerge de cette étude est la méfiance et le doute des consommateurs sur la fiabilité des hypermarchés. Ainsi, l’opinion publique considère de plus en plus la vente directe comme une alternative pérenne. Cette vente directe peut se faire par Internet, directement depuis la ferme ou dans les coopératives du terroir. Voyez par exemple notre partenaire Chouette Nature: il s’associe avec des coopératives du terroir. De plus, l’association vise à accroître les connaissances sur la faune et la flore locales. Le festival, qui se tient depuis 2013, a connu un franc succès encore en 2019, des dizaines de stands, une ambiance colorée et de nombreuses animations ont permis de sensibiliser les jeunes et moins jeunes aux enjeux du développement durable. Prochain rendez-vous: 29 et 30 août 2020.

Dans la même veine on peut mentionner une coopérative de production et de consommation pionnière à Genève qui fut pendant longtemps Les Jardins de Cocagne. D’autres structures la rejoigne.

Relocalisation et tendance des consommateurs

De plus, les robots et imprimantes 3D ont augmenté considérablement la productivité. Cela permet d’éviter de délocaliser dans des pays à bas salaires. Par conséquent, une tendance à la relocalisation de certaines activités voit le jour. Cette relocalisation est mue par certains facteurs:

  • Impact environnemental du transport à partir de l’autre bout de la planète pris en compte à cause de la pression publique ou des taxes sur le carbone.
  • Marketing : l’opinion publique aime entendre parler de proximité (plus d’emplois) et donc de « patriotisme » économique. D’où la tendance vers une agriculture de proximité.
  • Sécurité : une chaîne d’approvisionnement très fragmentée à travers la planète est très fragile (on l’a vu en 2013 avec le micmac de l’imbroglio des intermédiaires à l’échelle européenne pour chercher les coupables du scandale de la viande de cheval dans les lasagnes).

En plus de la relocalisation, la tendance est au « nearshoring » (le fait de délocaliser une activité économique, mais dans une autre région du même pays ou dans un pays proche). L’expert en logistique Shanton Wilcox a expliqué que le nearshoring va s’accélérer dans les prochaines années. Dans la même veine, l’OCDE promeut les initiatives de clusters régionaux. En clair, une régionalisation plutôt qu’une mondialisation.

En conclusion, considérons la citation suivante comme une déclaration révolutionnaire : « Nous sommes au début de la transformation la plus radicale de notre industrie alimentaire depuis la Révolution Verte ». Jusqu’à présent, l’innovation alimentaire était presque exclusivement pour les multinationales. Mais grâce à Internet et aux nouvelles technologies agricoles, une démocratisation de l’innovation est maintenant possible et l’avenir peut être « décentralisé, collaboratif et conçu pour maximiser l’intérêt des producteurs, des consommateurs et de de l’environnement.»